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Les 30 000 ouvrages du Moulin aux livres aspirés, gommés et lessivés

Lors de notre passage au Moulin aux livres, les salariés de SPS nettoyaient les spots et vérifiaient les plafonds. "Il ne manque plus que les moquettes et notre intervention sera terminée."

Brives-Charensac. Quasiment deux mois après l'incendie criminel, les locaux de la médiathèque ont été nettoyés. Tout comme les 30 000 ouvrages référencés. L'établissement rouvrira ses portes début 2015.

En passant la porte de la médiathèque brivoise Le Moulin aux livres, presque deux mois après l'incendie criminel dont elle a été la proie, on s'attend à toujours sentir les fumées et la suie. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les lieux respirent plutôt l'encaustique et le propre.
"Tant mieux !" lâche le maire Gilles Delabre. "Avant que l'entreprise SPS intervienne, quand les personnes des services techniques ou les bénévoles revenaient de la médiathèque, ils étaient imprégnés de l'odeur du feu!"

Pour autant, les lieux ne devraient pas être accessibles au public avant le début de l'année prochaine. "Ça peut être très long entre la dépollution du site et un retour à la normale", explique Anaël Arnaud, un des salariés de la société stéphanoise SPS (Solutions Post Sinistres). "Il y a la dépollution en tant que telle et, après, les plâtriers vont intervenir. Pour finir, les bénévoles de la bibliothèque devront réinstaller le mobilier, les livres et re-référencés les ouvrages.

 

Un mois de travail pour la remise en état

Depuis un mois, des équipes de SPS se relaient dans le bâtiment situé sur les bords de Loire.
Dans un premier temps, l'entreprise de nettoyage s'est focalisée sur le matériel informatique. "Nous l'avons ramené dans nos ateliers pour récupérer les données et vérifier que les systèmes n'avaient pas été endommagés", raconte Anaël Arnaud. Aucune défaillance n'a été détectée. Puis, il y a eu les livres, soit quelque 30 000 ouvrages auxquels il a fallu rendre le lustre d'avant sinistre.
"Nous étions huit pour faire ça, relate le spécialiste. Nous les avons aspirés, gommés puis lessivés." Aspirer, tout le monde comprend. Par contre, gommer et lessiver, c'est plus difficile. "Pour enlever les restes de suie et de dépôts de fumée, on utilise de grandes gommes. Toutes les pages sont ainsi 'essuyées'. Concernant le lessivage, on passe un chiffon légèrement humide." Des opérations qui demandent minutie et précision. Ce que reconnaît volontiers Anaël Arnaud. "La décontamination d'un site, ça ne s'improvise pas mais ça ne s'apprend pas non plus. On s'est formé sur le tas. Pour ce boulot, il faut être pratique et réfléchir à ce qu'on fait."

Solutions post sinistres : des spécialistes des « catastrophes »

La société SPS est spécialisée dans la décontamination et la dépollution de sites qui ont été la proie de sinistres, comme des incendies ou des dégâts des eaux. La remise en état de la médiathèque fait partie de leurs « beaux chantiers ». Pour le premier magistrat brivois, "le fait que cette entreprise travaille à la médiathèque a été très rassurant. Ils ont oeuvré sur les fonds anciens de la bibliothèque de Saint-Étienne. C’est une belle carte de visite et la preuve de leur professionnalisme".

rédaction et photos : Séverine Favre

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